L'Essential Somatics

Martha Peterson

Thomas Hanna

L'Essential Somatics est une technique corporelle développée par Martha PETERSON. Il s'agit d'une version synthétisée et simplifiée de la Somatics de Thomas HANNA.

La Somatics est issue d'un courant assez ancien qui s'est surtout développé entre les année 1930 et 1990, basé sur le constat que de nombreux problèmes de santé physiques et psychologiques semblaient être associés à une mauvaise utilisation du corps. 

Plus précisément, la vie moderne et les accidents de parcours nous amènent inconsciemment à une sorte d'amnésie progressive des possibilités initiales de mouvement présentes dans l'enfance. 

Il est possible de réveiller ces possibilités en pleine conscience et de voir les problèmes disparaitre progressivement. D'autres techniques comme celles développées par Mathias ALEXANDER, Moshe FELDENKREIS, ou Lily EHRENFRIED, peuvent être classées dans ce grand courant mondial qu'est la Somatics.

L'Essential Somatics consiste en des mouvements très simples à réaliser doucement et lentement, qui ont la propriété d'équilibrer les chaînes posturales, de réduire certaines douleurs, d'améliorer la propriception, et peuvent agir également sur les émotions.

Une fois appris en cabinet, les mouvements peuvent être réalisés à domicile, à la fréquence et pendant une durée qui convient à chacun.

C'est une technique qui ne présente aucun risque, particulièrement indiquée pour les personnes âgées ou limitées physiquement, ainsi que les personnes soucieuses d'entretenir leur corps.

Elle peut être indiquée avant ou après un traitement en Psychoposturologie, ou en complément d'une démarche en Focusing, ou en Somatic Experiencing.


Quels sont les grands principes de l'Essential Somatics ?

Les possibilités de mouvement de notre corps sont immenses, mais elles ne sont pas infinies. Par exemple, nous pouvons bouger nos deux yeux dans tous les sens, mais pas chaque œil dans un sens différent comme le font les caméléons. Chaque espèce animale dispose ainsi de possibilités de mouvement (les affordances du couple de psychologues Gibson) qui lui sont propres, déterminées génétiquement, et qui conditionnent donc nos actions dès la naissance.

Le premier apport de la Somatics est d'avoir répertorié un très grand nombre de mouvements possibles pour l'être humain, tout en démontrant que des troubles principalement physiques pouvaient survenir lorsqu'on délaisse trop de ces mouvements (ce que les somaticiens appellent l'amnésie sensorimotrice). Et en effet, nombre de personnes ont vu leurs troubles se réduire, voire disparaître comme par enchantement, en réactivant des possibilités de mouvement qu'ils avaient délaissés.

L'originalité de Thomas Hanna, point sur lequel l'une de ses élèves Martha Peterson est allée encore plus loin, est d'avoir identifié des mouvements de base dont beaucoup d'autres sont des variations.

Une autre originalité est d'avoir développé la notion de pendiculation au cours des mouvements. 

En effet, beaucoup d'exercices physiques se focalisent sur la contraction des muscles. Mais pour qu'un groupe de muscles puisse se contracter correctement, il faut que le groupe musculaire opposé (ont dit antagoniste) se relâche correctement et exactement en même temps. Si je veux étendre mon bras, il faut que les muscles qui me servent à le replier se relâchent progressivement en même temps que j'étends. 

Or, si l'on contracte une partie du corps pour ensuite la relâcher très progressivement, on peut ressentir des sortes de saccades. Comme si les muscles se relâchaient de manière fluide et soudain se relâchaient d'un coup, pour se relâcher ensuite de manière fluide encore. Parfois plusieurs fois à suivre de manière très serrée, parfois sur d'assez grandes amplitudes qui peuvent être éloignées. 

Pour Thomas Hanna, ces zones de relâchement brusque correspondent également à de l'amnésie sensorimotrice. Elles indiquent que le cerveau a oublié certaines zones de contraction/relâchement.

La méthode Essential Somatics de Martha Peterson reprend tous ces principes dans le cadre de mouvements simples et globaux du corps, comme la flexion, puis l'extension du tronc, en incluant le bassin et la tête. Durant ces mouvements, l'apprenant repère les relâchements brusques de ses muscles, puis élimine méthodiquement ces zones d'amnésie sensorimotrices.



La Somatics en Psychoposturologie

Tout comme le Sens Corporel, les principes de la Somatics sont au cœur de la Psychoposturologie. En effet, si vous avez consulté la page concernant les Réflexes Archaïques et celle concernant le Focusing, vous y avez appris que le mot Sens Corporel résume une "intentionnalité primaire d'un moi agissant dans le monde" élaborée par le fœtus à partir de ses mouvements spontanés. A ce moment de son développement, il prend contact avec certaines possibilités de son corps en termes de mouvements, mais aussi en termes de sensations tactiles. Il élabore ainsi un schéma corporel dont on ne sait pas dans quelle mesure il est conscient. 

A partir de la naissance, le contact avec la gravité, mais aussi avec les objets et les êtres du monde, amène le nouveau-né à explorer et à diversifier ses possibilités de mouvement et de perception sensorielle, tandis que son intentionnalité primaire reste identique à elle-même. C'est bien le petit être qui continue à toucher, qui est touché, à sentir qu'il touche (le Moi-Peau cher au psychanalyste français Didier Anzieu). Mais aussi il voit, il entend, il sent des odeurs, il perçoit des saveurs, il a chaud, il a froid, il a faim, il a soif, etc. Ce qui ne se produisait peu, ou pas du tout, lorsqu'il était dans le ventre de sa mère. Il peut aussi être touché par autre chose que lui-même, ou soulevé, ce qui ne se produisait peu, ou pas du tout, lorsqu'il était dans le ventre de sa mère. Cela fait beaucoup d'informations à coordonner ! Avec toujours en toile de fond l'intentionnalité primaire  qui permet de distinguer entre les évènements dont le nouveau-né est l'agent (ceux qu'il provoque) et ceux dont il n'est pas l'agent (ils sont provoqués par un objet ou par un être). 

Dans un premier temps, les réflexes archaïques facilitent les choses. Grâce à la réaction toujours égale à elle-même qui suit un type de stimulation et un seul, le nouveau-né dispose d'un ensemble d'actions permises par sa biologie, mais également adaptées au monde. De plus, par la grande tonicité motrice provoquée par ces réflexes, le bébé peut stabiliser son corps (donc ses sens) et lutter contre la gravité (voire même s'en extraire grâce à certains réflexes comme le Landau). Sans cette fondation, la coordination sensorielle et motrice dans le cadre d'une intentionnalité serait extrêmement compliquée.

L'exercice de l'intentionnalité primaire du bébé peut ainsi s'appuyer sur une base solide, jusqu'à ce qu'elle se confronte aux limites de la répétition à l'identique des patrons d'action réflexe. Car je rappelle que c'est la frustration liée la réaction réflexe systématique qui va conduire le bébé à mettre ses réflexes sous contrôle, ceci afin de pouvoir s'en dégager et faire autre chose. C'est alors le début du développement de son intelligence sensorimotrice, comme l'a très bien décrit le psychologue de l'enfant Jean Piaget. Cette intelligence deviendra ensuite concrète, puis abstraite. Mais c'est toujours l'intentionnalité primaire, devenue véritablement Sens Corporel en accumulant de l'expérience du monde et de soi, à travers l'action de soi dans le monde, qui en sera le centre. "Je" fait l'expérience des jours et des nuits qui se succèdent, d'une balle qui roule et qui ralentit avant de s'arrêter à moins qu'elle ne soit arrêtée par quelque chose, des êtres vivants qui se déplacent par eux-mêmes et lui font parfois des choses, des objets que "je" peut saisir et rapprocher de lui, du bien-être ou de l'excitation que "je" ressent quand certains être vivants sont près de lui, etc.

A travers ces expériences, le petit enfant va étendre sa connaissance intuitive des possibilités de son corps, aux possibilités des objets et des êtres. C'est la pensée magique décrite par Jean Piaget. Cette pensée n'est pas propre à la période enfantine, puisqu'elle se retrouve chez l'adulte sous la forme de la superstition, ou des croyances. Ce qui illustre bien l'extraordinaire permanence de l'intentionnalité primaire tout au long de la vie.

Imaginons maintenant qu'un fœtus ait été limité dans ses mouvements, ou qu'un nouveau-né n'ait pas suffisamment entrainé ses réflexes, ou qu'il n'ait pas suffisamment eu l'occasion de se sentir frustré par leur action répétitive. Le bébé se développera quand même, mais il ne disposera pas d'un éventail de possibilités aussi large qu'un bébé dont l'intentionnalité primaire a pu s'appuyer solidement sur les réflexes, puis s'en dégager.

Se trouvant contraint à ne pas pouvoir explorer certaines possibilités, il risque de se retrouver dans une situation de déséquilibre, où l'environnement à parfois (ou souvent) plus d'influence sur lui qu'il n'en a sur l'environnement. Il sortira alors progressivement de la zone optimale d'adaptation

Par exemple, il accumulera des apprentissages explicites (des connaissances apprises par l'éducation et l'instruction), mais qui n'auront pas toujours leur correspondance dans le domaine implicite (le savoir-faire et le savoir être acquis par l'expérience). Il jouera et fera du sport, mais il sera maladroit, ou il se blessera régulièrement. Il aura envie d'aller vers les autres, mais il n'aura pas confiance en lui. La qualité de son intéroception en sera affectée, car son corps lui enverra des signaux parasites qui ne sont pas pertinents pour l'action qu'il désire effectuer. Cela le conduira à produire de l'erreur somatique qu'il ne pourra réduire (voir la page sur la régulation vagale), puisqu'elle reposera sur des réflexes archaïques qui sont justement mal contrôlés, ou des tensions dans les fascias. Erreur somatique qui est susceptible de produire des symptômes aussi variés que l'anxiété, la dépression, la mauvaise image de soi, les troubles obsessionnels, la boulimie ou l'anorexie.

Il se trouve qu'en permettant de mettre les réflexes archaïques sous contrôle, en utilisant des neurostimulations, en rétablissant la posture, et en travaillant à rétablir les possibilités primordiales du corps (avec l'Essential Somatics, par exemple), l'écart avec la zone optimale d'adaptation se réduit, et que du même coup le genre de difficultés citées plus haut disparaissent spontanément.

C'est en cela que la Psychoposturologie vous régénère. Elle rétablit une harmonie entre les possibilités de votre esprit et celles de votre corps, en réveillant les fonctions sensori-émotivo-motrices de base prévues par votre biologie.


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